Le nouveau film de la britannique Andrea Arnold, couronné du Prix de la Citoyenneté au festival de Cannes dont le Jury était présidé par Valérie Donzelli.
BIRD
- Publié le 27. mai 2024
Andrea Arnold renoue avec sa veine sociale dans BIRD, présenté en Compétition Officielle au 77e festival de Cannes.
Solide héritière du cinéma social britannique, Andrea Arnold a installé l’intrigue de ses deux premiers films au cœur de la banlieue pour en dépeindre la détresse, dans un style naturaliste chevillé à ses personnages. RED ROAD (Prix du Jury en 2006) et FISH TANK (Prix du Jury en 2008) soulignaient toute l’habilité de la réalisatrice à déployer un cinéma instinctif et à décrire le chaos qui entoure ceux que la vie a écorchés.
Pour AMERICAN HONEY, sa première réalisation hors des frontières de la Grande Bretagne – récompensée du Prix du Jury en 2016 -, Andrea Arnold s’est engagée dans un périple de plusieurs semaines à travers le sud des États-Unis pour filmer le quotidien précaire, fait de sexe et de drogues, d’un groupe de démarcheurs à domicile.
Deux ans après COW (2022), son interlude documentaire donnant à voir le quotidien d’une vache laitière, la cinéaste britannique ancre son retour sur sa terre natale et renoue avec ses aspirations sociales pour raconter l’histoire de Bailey (Nykiya Adams), une adolescente de 12 ans vivant avec son père Bug (Barry Keoghan) et son frère Hunter (Jason Buda) dans un squat au nord du Kent. Son quotidien morose bascule lorsqu’elle fait la connaissance de Bird, un jeune homme interprété par Franz Rogowski, qui a témoigné après le tournage de la méthode de travail si singulière d’Andrea Arnold, capable selon lui d’attendre plusieurs heures, « comme un chasseur », pour capter le « bon moment » sans chercher à le provoquer.
BIRD | Synopsis
À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs.
Brève critique de Mathieu Vuillerme
Lauréate de trois prix du jury, Andrea Arnold est de retour à Cannes. Cette année, elle nous présente son dernier film, Bird, et nous invite dans son Kent natal à la rencontre de Bailey, une jeune adolescente vivant dans une famille dysfonctionnelle et dont la découverte du monde est rythmée par la poésie et la violence de son milieu. Flirtant pour la première fois avec l’univers fantastique, Andrea Arnold convoque à la fois Ken Loach et le règne animal pour nous entraîner avec humour et violence dans son univers propre à elle. La performance des actrices et des acteurs est encore une fois sidérante et la brutalité du propos est toujours nuancée par une caméra très mobile et des dialogues somptueux.
BIRD | Autres avis
«Fidèle à son style naturaliste, la réalisatrice britannique continue à creuser son sillon au sein de ces classes sociales oubliées dont elle sait si bien rendre compte.» – Le Monde | «La cinéaste britannique Andra Arnold signe un film puissant se déroulant dans un village du Kent où on devient parents à l’adolescence et où l’avenir ressemble à un trou noir.» – Le Temps | «La jeune Bailey survit à la violence sociale grâce à son imaginaire… et à un drôle d’ange gardien, Bird, interprété par le très bon Franz Rogowski. Un film tout en mouvement et en poésie brute.» – Télérama