À Neuchâtel, Cécile de France ouvre le NIFFF avec DALLOWAY de Yann Gozlan. L’actrice belge inaugure la 24e édition du Neuchâtel Fantastic Film Festival avec un thriller d’anticipation dans lequel elle incarne de manière convaincante une journaliste confrontée aux dérives de l’intelligence artificielle. Rencontre avec une comédienne prolifique, passionnée et fidèle au cinéma de genre.
CECILE DE FRANCE | DALLOWAY
- Publié le 4. juillet 2025
DALLOWAY | SYNOPSIS
Clarissa, romancière en mal d’inspiration, rejoint une résidence d’artistes prestigieuse à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle, un soutien et même une confidente qui l’aide à écrire. Mais peu à peu, Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements complotistes d’un autre résident. Se sentant alors surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. Menace réelle ou délire paranoïaque ?
Interview par Ondine Perier
Vous avez débuté dans le genre avec HAUTE TENSION de Alexandra Aja. Quel souvenir gardez-vous de ce tournage ?
C’était un tournage difficile : petit budget, deux mois de nuit en Roumanie. Mais j’ai adoré travailler avec Gianetto De Rossi (CONAN LE DESTRUCTEUR, PIRANHAS, DUNE, etc), maître des effets spéciaux artisanaux. Il m’a transmis un savoir précieux.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario de DALLOWAY ?
Je l’ai trouvé très intelligent et parfaitement écrit. Yann Gozlan est un vrai maître du thriller. J’avais beaucoup aimé BOÎTE NOIRE, UN HOMME IDÉAL, VISIONS. Le rôle qu’il me proposait me permettait d’explorer une large palette d’émotions : peur, angoisse, épuisement, folie…
Utilisez-vous les technologies qu’aborde le film, comme l’intelligence artificielle ou les réseaux sociaux ?
Pas du tout. Je suis très old school, même pas sur Instagram ! Mais je me suis beaucoup documentée pour le rôle. Le film m’a poussée à réfléchir sur ces outils et leur impact. Il invite à se questionner, à exercer son discernement.
Avez-vous un film fantastique favori ?
OLDBOY de Park Chan-wook est l’un de mes préférés. J’aime aussi MYSTIC RIVER de Clint Eastwood et le grand classique LA NUIT DU CHASSEUR.
Parmi la programmation du NIFFF, y a en t-il un qui a particulièrement retenu votre attention ?
Oui, DANGEROUS ANIMALS (film de requins australien NDLR). On m’en a dit beaucoup de bien. J’ai très hâte de le voir.
Avez-vous un lien particulier avec la Suisse ?
Pas personnel, mais professionnel, oui. Grâce à mon métier, j’y ai toujours passé de bons moments. L’accueil a toujours été très chaleureux.
Un film récent vous a-t-il marquée ?
LA VENUE DE L’AVENIR de Cédric Klapisch. J’y joue un petit rôle, mais c’est un très beau film choral, porté par une jeune génération talentueuse.
Lisez-vous des thrillers ou des romans fantastiques ?
Oui, SHUTTER ISLAND m’a beaucoup marquée.
Aviez-vous lu «Les Fleurs de l’ombre» de Tatiana de Rosnay, dont Dalloway est adapté ?
Non. J’ai préféré me concentrer sur le scénario et la progression émotionnelle de mon personnage. Mais j’ai rencontré Tatiana, elle est formidable. Je vais maintenant lire le livre.
Y a-t-il un genre que vous n’avez pas encore exploré ?
J’ai eu le privilège de voyager à travers beaucoup de styles. Il me reste plein de sujets à découvrir, mais j’ai déjà eu la chance d’explorer le jeu dans chacun des principaux genres de cinéma. C’est ce qui rend ce métier si passionnant : on ne s’ennuie jamais.