Avec beaucoup d’humour, le film du réalisateur Thomas Haemmerli raconte l’histoire sociale – de la guerre froide à l’abolition de l’armée en passant par l’interdiction du concubinage – et met en lumière la vie de Bruno Stefanini (1924-2018), du fils d’immigré au promoteur immobilier milliardaire et grand collectionneur.
L'HISTOIRE DE BRUNO STEFANINI ouvre les 60e Journées de Soleure
- Publié le 8. décembre 2024
Le film mêle l'histoire contemporaine suisse à l'ascension du magnat de l'immobilier de Winterthour.
Les Journées de Soleure 2025
En tant qu’exposition la plus importante de la création cinématographique suisse, environ 150 courts et longs métrages sont présentés dans les catégories documentaire, fiction, animation et vidéos musicales. Avec plus de 60’000 entrées, les Journées du cinéma sont un événement public important. Parallèlement, le programme industriel « SO PRO » offre aux professionnels de la branche cinématographique l’occasion d’échanger et de créer des liens. Le programme détaillé de la prochaine édition sera présenté lors de la conférence de presse du 11 décembre 2024. L’ouverture solennelle aura lieu au Reithalle de Soleure.
Les petites culottes de l’impératrice Sissi
La collectionnite de Bruno Stefanini ne connaissait pas de limites. Il amassait des châteaux, des bunkers atomiques, des chars, de l’art ainsi que des objets allant du manteau du général Henri Guisan aux sous-vêtements de l’impératrice Sissi. Son objectif a toujours été de créer un grand musée pour le peuple. Au lieu de cela, il a laissé à sa mort la Fondation pour l’art, la culture et l’histoire (FAC), qui s’occupe depuis lors de mettre de l’ordre dans l’immense héritage qu’il a laissé.
L’héritage
« Le film allie documentaire et divertissement et raconte de manière impressionnante l’histoire d’une biographie hors du commun. La vie de Stefanini montre des aspects controversés qui sont d’une grande actualité pour notre époque – d’une part l’importance de la biographie individuelle dans l’histoire, d’autre part le désir d’un héritage pour le collectif », explique le directeur artistique des Journées de Soleure Niccolò Castelli. « Ce film est également représentatif d’un thème qui a marqué plusieurs films cette année : Que laisserons-nous à notre postérité ? Dans le contexte de la 60e édition des Journées de Soleure, cette question est pertinente dans la mesure où ce sont avant tout des histoires et des images que nous laissons derrière nous et qui marquent notre mémoire ».
Complètement délabré
Stefanini proposait certes des logements bon marché aux étudiants, mais ses biens immobiliers étaient généralement complètement délabrés, si bien que le terme de « maison Stefanini » s’est établi à Winterthour. C’est ainsi que le comédien Viktor Giacobbo a vécu dans une « maison Stefanini », que l’ancien conseiller fédéral et collectionneur Christoph Blocher s’est disputé avec Stefanini pour le dépôt de location d’un appartement et qu’il a plus tard acheté avec lui des œuvres d’Albert Anker aux enchères.
Première mondiale avec le réalisateur Thomas Haemmerli
« Ce qui m’a fasciné chez Stefanini, c’est le cas d’un collectionneur maniaque aux moyens pratiquement illimités, ainsi que sa vie saturée d’histoire ». Thomas Haemmerli est l’auteur de livres spécialisés tels que « Kreis ! Progress ! Quadrat ! » sur l’art concret et est connu pour ses films documentaires “Die Gentrifizierung bin ich” et “Sieben Mulden und eine Leiche” sur sa mère garçon manqué. Le film est une production de Turnus Film AG en coproduction avec SRF et 3sat.