Présenté cette année à Cannes en ouverture de la Quinzaine des Cinéastes, ENZO est un film à la fois posthume et hybride. Commencé par Laurent Cantet, réalisateur d’ENTRE LES MURS et de RESSOURCES HUMAINES, il a été poursuivi après son décès en avril 2024 par son ami et co-scénariste Robin Campillo, à qui l’on doit notamment 120 BATTEMENTS PAR MINUTE. Un film d’émancipation qui touche en plein cœur.
ENZO
Film posthume de Laurent Cantet, repris par Robin Campillo sur une histoire de désir entre deux jeunes hommes issus de classe sociale différente.
ENZO | SYNOPSIS
Enzo, 16 ans, est apprenti maçon à La Ciotat. Pressé par son père qui le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche à échapper au cadre confortable mais étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad, un collègue ukrainien, qu’Enzo va entrevoir un nouvel horizon.
ENZO | CRITIQUE PAR ONDINE PERIER
ENZO est un film lumineux et sombre à la fois, un coming-of-age movie qui prend son temps pour finir par emporter le spectateur dans une émotion vive. L’acteur adolescent Eloy Pohu incarne intensément ce jeune Enzo en prises aux doutes et à la colère. Le transfuge de classe d’Enzo dans le sens inverse de nos schémas mentaux est subtilement traité : le film ne prend jamais parti ni pour les parents bourgeois-bohème ni pour les ouvriers du bâtiments. L’important se joue ailleurs : le film s’attache à la naissance des sentiments du protagoniste pour un de ses collègues ukrainiens et les bouleversements intérieurs qu’ils lui procurent.
Le cadre magnifique de La Ciotat, sublimé par les reflets des rayons de soleil sur la grande bleue et ses falaises ocres, offre une patine éblouissante à ce film sensuel et inattendu.
ENZO | AUTRES AVIS
«Un film d’une délicatesse et d’une puissance infinie, mêlant merveilleusement les univers des deux cinéastes tant dans la manière de filmer les corps que de parler du monde du travail ou d’inscrire le récit dans les temps agités que nous traversons (la guerre en Ukraine…). Jusqu’à l’ultime scène sublime et poignante. A la vie, à la mort !» – Première | «Lumière solaire, corps incandescents, on retrouve la sensualité du cinéma de Robin Campillo. Et le regard socialement aiguisé de Laurent Cantet. ENZO met à nu, assez âprement, une bourgeoisie “sympa”, inconsciente de la violence qu’elle peut exercer. Robin Campillo et Laurent Cantet ont réussi, ensemble, un film charnel et acéré.» – Sud Ouest