UNE VIE (ONE LIFE)
L'histoire d'un homme qui a sauvé 669 enfants des nazis.
En 1938, à Prague, l’agent immobilier londonien Nicholas Winton voit les nazis se rapprocher de plus en plus et être sans pitié même pour les enfants juifs. Sans hésiter, il organise des trains vers sa patrie et sauve ainsi la vie de 669 enfants. Mais il se heurte à son passé, car le dernier train a été stoppé par les nazis… Une histoire déchirante inspirée de faits réels.
UNE VIE | Synopsis
Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration. Au péril de sa vie, Nicholas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre, où 669 enfants juifs trouveront refuge.
Cette histoire vraie, restée méconnue pendant des décennies, est dévoilée au monde entier lorsqu’en 1988, une émission britannique invite Nicholas à témoigner. Celui-ci ne se doute pas que dans le public se trouvent les enfants – désormais adultes – qui ont survécu grâce à lui…
UNE VIE | Autres avis
«Face aux obstacles, qui courbe l’échine, et qui relève la tête ? Quels hommes, quelles femmes pour défier l’impossible ? Une vie sonne le glas, tout en insufflant un espoir très nécessaire aujourd’hui.» – Bande à Part | «Un biopic académique certes, mais plutôt bien troussé dans le genre, et piqure de rappel pour les tenants d’un oubli de certaines des pires pages de l’Histoire.» – àVoir-àLire | «La faiblesse de la mise en scène de la partie des années 30, le recours à une pénible musique lacrymale laissent à penser qu’un documentaire aurait été une forme plus appropriée. Mais cette option nous aurait privé d’Anthony Hopkins qui incarne Winton dans les années 80.» – Première
Critique de Rolf Breiner
La fuite est un thème aussi vieux que l’humanité. Elle est présente dans la Bible et, aujourd’hui encore, des personnes se mettent en route, fuyant pour des raisons politiques, économiques ou purement existentielles. En 1938, les sbires et les soldats du régime nationaliste d’Adolf Hitler ont commencé à s’approprier des territoires étrangers, les personnes juives ont été persécutées dans toute l’Europe. Pour eux, c’était une question de vie ou de mort. En 1938, l’agent immobilier britannique Nicholas Winton a vu à Prague des familles allemandes et autrichiennes, qui avaient obtenu l’asile en Tchécoslovaquie, se retrouver à nouveau dans la tourmente. Elles tentaient désormais de mettre leurs enfants en sécurité. Au sens propre du terme, les persécuteurs étaient à leur porte. Suite aux accords de Munich de septembre 1938, la Tchécoslovaquie a dû céder les territoires des Sudètes à l’Allemagne. Mais cela ne suffisait pas à Hitler. Il occupa le “reste de la Tchéquie” en mars 1939.
Huit convois d’enfants
Le temps pressait. Nicholas Winton (Johnny Flynn), 29 ans, le savait et a organisé la fuite d’enfants juifs avec sa mère Babette (Helena Bonham Carter), Trevor Chadwick (Alex Sharp), Doreen Warriner (Romola Garai), directrice du bureau du Comité britannique pour les réfugiés à Prague, et d’autres. Leur devise : “We have to believe, that it’s possible”. Ils obtinrent des papiers, cherchèrent des familles d’accueil en Angleterre et organisèrent des trains de transport, neuf au total. Huit convois d’enfants ont effectivement traversé l’Allemagne et sont arrivés à destination. 669 enfants ont ainsi pu être sauvés des camps de concentration et d’une mort certaine. Le neuvième et dernier train a été stoppé par les nazis.
Culpabilité et reconnaissance
Cinquante ans plus tard : Nicholas “Nicky” Winton (Anthons Hopkins) fait le ménage sur l’insistance de sa femme Grete (Lena Olin) et tombe sur de vieux documents. Parmi eux, des lettres, des papiers d’identité et des photos des enfants en fuite. Depuis, il porte un fardeau : pourquoi n’a-t-il pas pu sauver plus d’enfants ? Sa femme décide alors de rendre publique pour la première fois l’action de sauvetage de Winton à l’époque. “Nicky” est invité à l’émission télévisée “That’s Life” de la BBC – et est surpris devant les caméras par les enfants adultes sauvés grâce à son action. Il est célébré comme le “Schindler britannique”. Les retrouvailles sont le point culminant émotionnel d’un film qui émeut et touche au cœur.
Les enfants de Nicky
Le drame se déroule sur deux niveaux temporels : en 1938 à Prague et 50 ans plus tard en Angleterre. Les flashbacks s’imbriquent habilement les uns dans les autres, reproduisant des moments décisifs de la vie de Winton, un citoyen discret, interprété avec une distinction inimitable par Anthony Hopkins, âgé aujourd’hui de 86 ans. Le réalisateur James Hawes parvient à “faire table rase” du passé de manière subtile et cohérente. Winton, l’homme qui a sauvé 669 enfants, a lutté contre le destin ou plutôt contre son impuissance à ne pas avoir permis à davantage d’enfants de s’échapper. Les survivants qui se lèvent pour le célébrer lors de la grande finale télévisée le réconcilient. Ils se nomment “Nicky’s Children”. Une fête remplie de joie et de larmes – au cinéma aussi. Le titre du film fait d’ailleurs référence au proverbe hébreu : “Qui sauve une vie, sauve le monde entier”. Une vie pour beaucoup, pourrait-on également dire. On peut d’ailleurs voir dans un rôle secondaire la Suissesse Marthe Keller dans le rôle de l’épouse Betty Maxwell, épouse de l’éditeur nabab excentrique Robert Maxwell.
Le “vrai” Winton était modeste et ne s’était jamais vanté de ses exploits de sauveur. Il fut anobli par la reine et mourut à l’âge biblique de 106 ans. Sa fille Barbara avait rédigé une biographie de son père en 2014 : IF IT’S NOT IMPOSSIBLE : THE LIFE OF SIR NICHOLAS WINTON.
Conclusion : les destins de réfugiés sont souvent au centre, mais ici c’est différent : la figure centrale est le sauveur. Sir Nicholas Winton avait fait “embarquer” de Prague vers l’Angleterre 669 enfants juifs qui avaient dû fuir les nazis. ONE LIFE est une déclaration en faveur du courage civil et de l’aide humanitaire – avec un Anthony Hopkins grandiose. Un homme peut toucher la vie de beaucoup et un acteur peut marquer un film de son empreinte inoubliable.