Que deviendra une mère après avoir élevé seule ses enfants ? Camille Cottin dans un portrait plein de tendresse d’une famille et d’une femme qui reprend sa vie en main.
TONI, EN FAMILLE
«Il n'est jamais trop tard pour changer de vie» est l'adage du film de Nathan Ambrosioni avec Camille Cottin qui campe une mère courage de cinq ados.
TONI, EN FAMILLE | Synopsis
Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Le soir, elle chante dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Toni a du talent. Elle a enregistré un single qui a cartonné. Mais ça, c’était il y a 20 ans. Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ? A 43 ans, est-il encore temps de reprendre sa vie en main ?
TONI, EN FAMILLE | Autres avis
«Camille Cottin ne fait pas que porter cette tribu aimante et ingrate à bout de bras ; ce joli film de Nathan Ambrosioni (23ans) repose en grande partie sur son jeu, tout en sensibilité contenue.» – Le Point | «Nathan Ambrosioni signe à 24 ans un nouveau film qui frappe par la maturité de son écriture et son impressionnante exactitude.» – Télérama | «Distillant un charme enveloppant sans verser dans le sentimentalisme boursouflé, Nathan Ambrosioni ne néglige aucun de ses nombreux personnages croqués avec une tendresse évidente, c’est son grand mérite.» – Le Journal du Dimanche
Courte critique d’Ondine Perier
Ce premier long-métrage du jeune réalisateur Nathan Ambrosioni ne manque pas de charme : un casting frais et talentueux composé de jeunes acteurs et actrices inconnu.e.s, une Camille Cottin à contre-emploi de son célèbre rôle d’Andrea Martel de la série 10% – elle incarne ici Toni, une mère “presque” au foyer à la charge mentale optimale, se pliant en quatre pour ses ados -, un scénario plutôt bien construit avec son lot de rebondissements. En effet, les thématiques inhérentes à cette période charnière qu’est l’adolescence sont abordées avec une grande justesse : le mal-être, le sentiment d’abandon, la rébellion vis à vis des pairs, le désir d’émancipation, etc. La crise existentielle que traverse la protagoniste, Antonia (Toni), au mitan de sa vie est tout aussi finement traitée. En effet, Toni se décide à reprendre ses études pour accéder à un métier de son choix. Oser être ambitieuse et penser à soi, voilà le double challenge de Toni à qui le quotidien – une succession de tâches ménagères et administratives pour tenir au mieux son foyer – ne satisfait plus et on la comprend sans peine.
Le film est situé du point de vue de cette mère courage, d’où le titre, pour qui sa progéniture est certes la priorité mais souhaite s’épanouir aussi professionnellement. Toni est indissociable de ses enfants ; l’attachement sincère et indéfectible qui les lie est très bien retranscrit et procure souvent une bonne dose d’émotions.
La maturité dont fait preuve ce jeune réalisateur pour s’emparer de son sujet force le respect même si certaines résolutions arrivent un peu trop facilement. Admirable est également l’énergie qu’il a certainement dû déployer pour canaliser cette joyeuse bande d’ados. Il en résulte une très bonne direction d’acteurs. L’omniprésence du cinéaste dans la création de TONI, EN FAMILLE (écriture, réalisation, montage) n’est pas sans rappeler un jeune prodige canadien, reste à lui souhaiter une trajectoire aussi flamboyante !