Basée sur le roman autobiographique à succès L’Écart d’Amy Liptrot et magistralement interprétée par l’actrice Saoirse Ronan, plusieurs fois nommée aux Oscars (LADY BIRD, LES FILLES DU DOCTEUR MARCH), cette œuvre puissante est une ode à l’espoir et à la renaissance.
THE OUTRUN
Avec THE OUTRUN, la réalisatrice de BENNI Nora Fingscheidt revient avec un film fort, engagé et tourné dans un décor à couper le souffle.
THE OUTRUN | SYNOPSIS
Après avoir vécu une vie d’excès à Londres, Rona retourne dans les îles sauvages des Orcades en Écosse. Alors qu’elle renoue avec les paysages spectaculaires de la région où elle a grandi, les souvenirs de son enfance se mêlent aux événements difficiles récents qui l’ont mise sur la voie du changement. Dans cet archipel à la beauté sauvage, elle apprend alors à se redécouvrir et à sortir de sa dépendance, entourée de sa famille.
THE OUTRUN | AVIS
«D’une beauté ahurissante, THE OUTRUN ne lâche jamais son anti-héroïne, serrée de près par la caméra de la formidable réalisatrice allemande Nora Fingscheidt, au long de son périlleux parcours, en embarquant le spectateur dans cet environnement exceptionnel et unique que constituent les Orcades.» – Le Parisien | «Avec la caméra serpentine de la cinéaste, comme secouée par un violent ressac, le récit en mosaïque se construit à partir de flashbacks et de moments pris sur le vif, depuis l’océan des bouteilles de tise dans la capitale anglaise jusqu’aux contes et légendes des Orcades, entre séquences animées et pulsations stroboscopiques.» – Les Inrockuptibles | «Un drame intense dans des paysages écossais à couper le souffle.» – Télérama
Critique de Ondine Perier
Une plongée sensible dans l’isolement et l’addiction
THE OUTRUN de Nora Fingscheidt, co-écrit par Amy Liptrot et basé sur ses mémoires, nous emmène dans un voyage à la fois poétique et bouleversant au cœur des îles écossaises des Orcades. Le film nous raconte l’histoire de Rona, une jeune femme de 29 ans, biologiste de formation, mais surtout une alcoolique en quête de rédemption. À travers son parcours, le film explore des thèmes profonds tels que la dépendance, l’isolement et la reconquête de soi.
Dès le début, THE OUTRUN propose une métaphore puissante avec le mythe du « selkie », une créature marine capable de se transformer en humain, mais condamnée à une vie de malheur si elle perd son lien avec la mer. Ce conte ouvre une réflexion sur l’identité et le sentiment d’appartenance de Rona, piégée dans son propre corps par l’alcoolisme.
Magnifique décor de l’archipel des Orcades
Avec ses paysages à couper le souffle et balayés par le vent, le décor des îles écossaises tranche avec celui des souvenirs de sa vie passée à Londres, marquée par des soirées destructrices dans les clubs, où l’alcool est omniprésent. Ce contraste entre la beauté sauvage des îles et la frénésie urbaine souligne l’errance intérieure de Rona, déchirée entre deux mondes. Les flashbacks dans les scènes londoniennes sont intenses et chaotiques, rythmés par une bande sonore frénétique qui accompagne les excès de la jeune femme. À l’inverse, les scènes dans les Orcades offrent un refuge visuel et sonore, presque apaisant, mais empreint de solitude. Rona tente de s’intégrer en trouvant un travail dans la protection de la faune locale, à la recherche d’un oiseau rare, le roi caille. Cette quête vaine pour retrouver un sens dans sa vie renforce son sentiment d’inutilité, la poussant à s’isoler encore plus sur l’île de Papay, encore plus reculée.
Saoirse Ronan au sommet de son art
L’une des forces du film réside dans sa capacité à nous faire ressentir l’épaisseur psychologique de Rona, notamment à travers sa voix off, qui décrit avec précision des phénomènes naturels fascinants, tout en évoquant ses propres tourments. Cela donne à l’héroïne une profondeur tragique : malgré ses efforts, on sent qu’elle lutte contre des démons plus puissants qu’elle. Son passé familial n’y est pas étranger… L’actrice britannique prouve une dois de plus, sa grande palette de jeu pouvant aller du calme à la tempête, de la joie au désarroi en un claquement de doigt. La douceur de son visage et sa voix fluette permettent une totale empathie avec ce personnage féminin complexe.
Pour conclure, THE OUTRUN est un film visuellement époustouflant et émotionnellement intense. La beauté des paysages écossais sert de toile de fond à une réflexion profonde sur l’addiction et ses ravages. Rona est un personnage tragique et touchant, dont la lutte pour retrouver sa place dans le monde ne peut laisser indifférent. La bande-son signée John Gürtler et Jan Miserre, puissante, accompagne parfaitement les bouleversements intérieurs de l’héroïne, en écho aux tempêtes qui ravagent son esprit et la nature environnante. Ce film est une véritable ode à la résilience, qui invite à la réflexion sur les choix de vie, la dépendance et la quête de rédemption. Un film définitivement à voir, notamment pour sensibiliser les jeunes aux dangers de l’alcoolisme et aux souffrances qu’il engendre.