Nous avons vibré, frissonné, ri (parfois très fort) et, surtout, nous avons découvert de véritables pépites. Pour vous concocter ce petit TOP 3 aux petits oignons, nous avons enchaîné les séances : des courts métrages innovants, des longs-métrages de réalisateurs chevronnés, un vrai marathon de bonheur cinéphile !
NIFFF | TOP 3
- Publié le 14. juillet 2025
Après le NIFFF… vient le sniff ! Le NIFFF 2025 vient tout juste de s’achever, et il nous a laissés complètement décoiffés.
Mais rassurez-vous, nous avons pensé à tout le monde. Nous avons choisi de ne pas inclure de films issus de la catégorie Ultra. Vous savez, celle qui reçoit en hommage son cri rituel pendant les pubs : « Ultra violence ! », car ce n’est pas forcément la tasse de thé de tout le monde. Nous vous proposons donc ici un TOP 3 plus grand public, mais tout aussi honnête.
TOP 3 du NIFFF 2025
Notre no. 1 : THE GESUIDOUZ, un OVNI savoureux, complètement barré, qui fera le bonheur des fans de punk, d’absurde et de belles histoires humaines. C’est fou, c’est touchant, c’est un incontournable ! No. 2 : U ARE THE UNIVERSE. Un film qui a marqué les esprits et qui revenait sans cesse dans les conversations de débrief, que ce soit autour d’un verre partagé ou entre deux séances. Couronné par le Prix de la Jeunesse et le RTS Audience Award, il a clairement trouvé son public. Un voyage sensible et universel, qui parle au cœur comme à l’esprit. Et enfin, notre no. 3 : SIRAT Une véritable expérience sensorielle et spirituelle. À vivre absolument en salle : le son, l’image, tout est pensé pour nous immerger dans un autre monde étrangement similaire au notre et à nous porter à réflexion. C’est puissant, c’est beau, c’est inoubliable !
Mais le NIFFF, ce n’est pas que des films ! Nous avons également craqué pour les conférences de la section IMAGING THE FUTURE. Mention spéciale pour celles sur les VFX breakdowns, et surtout Animating Wallace & Gromit, animée par le formidable Merlin Crossingham, réalisateur du tout nouveau WALLACE & GROMIT: VENGEANCE MOST FOWL. Le studio Aardman nous a une fois de plus impressionnés avec sa maîtrise du stop-motion, et Merlin a partagé avec humour, passion et une grande générosité les coulisses de la création. C’était captivant, drôle, instructif, avec une jolie dose de nostalgie pour tous ceux qui ont grandi avec Wallace & Gromit à la lanterne magique…
Bref, un cru 2025 audacieux, magique et savoureux. Nous en redemandons déjà !
THE GESUIDOUZ
Ne cherchez pas plus loin : le titre ne veut rien dire. Il sonne vaguement japonais, mais c’est justement pour ça qu’il a été choisi comme nom de groupe punk : parce qu’il n’a aucun sens. Et ce flou, ce décalage, donne le ton de ce film complètement déganté, mais profondément humain. Il nous embarque dans une aventure qui, d’une certaine manière, revisite le coming-of-age. Pas celui du passage de l’adolescence à l’âge adulte, mais celui du jeune adulte qui apprend à s’affirmer, à s’entourer, à croire en sa musique, en ses rêves, et surtout, en ses amis.
Nous suivons un groupe de musiciens qui cherchent à devenir les prochains grands noms du punk, à la manière des légendaires The Clash ou The Sex Pistols. L’une des protagonistes vit quant à elle avec une angoisse singulière : celle de rejoindre le tristement célèbre Club des 27, ces artistes morts à 27 ans. Pour elle, cette date devient une véritable « deadline ». Elle est convaincue qu’elle doit sortir un hit avant de mourir.
Ancré dans le Japon rural, le film aborde aussi le thème de l’exode urbain. Pour revitaliser leur village vieillissant, les autorités locales offrent une maison au groupe, espérant que ces jeunes artistes redonneront un coup de frais à la communauté. Résultat : un décalage savoureux (et parfois hilarant) entre la fougue punk des citadins et la quiétude du monde rural.
L’actrice principale Natsuko (夏子) est une révélation. Elle crève l’écran avec authenticité. Elle est drôle sans le vouloir, touchante sans effort. Une performance inoubliable ! Nous avons hâte de voir où sa carrière la mènera !
U ARE THE UNIVERSE
Dans un futur proche, Andriy Melnyk, routier de l’espace, transporte des déchets nucléaires vers Callisto, l’une des lunes délaissées de Jupiter. Tout se passe comme d’habitude, jusqu’à ce que la Terre explose. Littéralement. Imaginez : vous êtes soudain le dernier être humain vivant, seul dans l’univers. Seul ? Pas tout à fait : vous êtes accompagné d’un robot chargé de stabiliser votre santé mentale, qui vous fait des blagues, tente de vous faire rire, et reste votre seul compagnon.
Le film nous plonge dans une méditation intime et existentielle : que feriez-vous si vous étiez le dernier humain ? Que signifie survivre quand il n’y a plus personne ? Et que se passe-t-il si, soudain, vous apprenez qu’une autre personne pourrait avoir survécu ? Seriez-vous prêt à traverser des années-lumière pour la retrouver ? Cette pépite belgo-ukrainienne signée Pavlo Ostrikov, longuement mûrie pendant près de dix ans, impressionne par sa richesse thématique et sa vision audacieuse de la solitude cosmique. Entre science-fiction poétique et drame psychologique, YOU ARE THE UNIVERS interroge notre humanité avec humour, tendresse et un profond sens de l’absurde.
SIRAT
Avec Sirat, accrochez-vous, ce n’est pas juste un film, c’est une claque cinématographique ! Une immersion à couper le souffle, à la fois sensorielle et spirituelle, dans les paysages sublimes et brûlants du sud marocain. Luis et son fils Estéban traversent les routes arides à la recherche de leur fille et sœur disparue. Et là, ils tombent sur un groupe de ravers en quête d’une nouvelle fête en plein désert, qui leur ouvre leur monde. C’est le début d’un voyage complètement mystique ! Mais attention, ce n’est pas qu’un trip sous acide avec des beats électro. Non, SIRAT c’est surtout une quête intérieure. Dans un monde en tension, où une troisième guerre mondiale gronde en fond sonore, les personnages cherchent à fuir, à comprendre, à se reconstruire. C’est beau, c’est fort, c’est profond.
Visuellement, la pellicule 16 mm confère une texture absolument étonnante. Elle est granuleuse, chaleureuse, presque tactile. Une véritable patte artisanale qui confère du caractère à chaque plan. Et le son ? C’est une expérience sensorielle totale. Il faut un système de sonorisation puissant qui fait vibrer jusqu’aux orteils. Sinon, ce serait comme regarder APOCALYPSE NOW sur un ordinateur portable : vous n’aurez pas du tout les mêmes sensations. C’est à voir absolument en salle de cinéma !
Côté casting, c’est magnifique ! Des acteurs bouleversants, des raveurs bien réels et une mise en scène d’Oliver Laxe qui transforme chaque scène en moment de grâce. Nous vivons, respirons, doutons avec eux. C’est un film qui reste, qui hante un peu, mais dans le bon sens ! À voir absolument en groupe : pour en parler, pour digérer ensemble, pour comprendre ce que ce film réveille en chacun. Parce que SIRAT, ce n’est pas juste une séance ciné, c’est une expérience, un moment à vivre, à partager, à ressentir. Et ça, c’est ce qu’on aime le plus dans le 7e art, un cinéma vivant !