Après Jacqueline « Jackie » Kennedy et la princesse Diana, c’est au tour de la légende de l’opéra Maria Callas d’être au centre de l’attention. À travers des images inoubliables, Pablo Larraín raconte l’histoire d’une chanteuse d’opéra déchirée entre la gloire et la solitude. MARIA est un hommage à l’héritage incomparable de Maria Callas et un aperçu profondément émotionnel de la vie d’une artiste qui, malgré tous ses succès, est toujours restée une marginale.
MARIA
Avec MARIA, Pablo Larraín conclut brillamment sa trilogie sur trois femmes tragiques, mystérieuses et solitaires de notre époque.
MARIA | SYNOPSIS
Paris, 1977 : Maria Callas (Angelina Jolie) est sans doute la plus grande soprano de tous les temps. Pourtant, cela fait des années que la Primadonna assoluta ne s’est plus montrée en public. Malgré le soutien de sa cuisinière (Alba Rohrwacher) et de son majordome dévoué (Pierfrancesco Favino), la diva ne se nourrit presque plus que d’antidépresseurs, dont les effets l’incitent à croire encore en un improbable retour sur scène. Mais la réalité est tout autre…
MARIA | AVIS
« L’interprétation de Angelina Jolie est excellente à bien des égards. Dès le premier instant, elle attire notre attention. Elle joue Maria comme une femme autoritaire et mystérieuse, qui allie la vitalité d’une diva de génie et le sentiment mélancolique de la vie d’une femme fatale ».* – Variety* | « [Pablo Larraín a] définitivement acquis avec JACKIE, SPENCER et maintenant MARIA la réputation de biographe à l’écran probablement le plus passionnant de notre époque ». – Filmstarts | « Pablo Larraín et Angelina Jolie dressent le portrait d’une artiste qui, à la fin de sa vie, reprend le contrôle et la souveraineté d’interprétation de sa biographie ». – Monopol
MARIA | CRITIQUE
Par Madeleine Hirsiger
Nous sommes le 16 septembre 1977, un jour d’automne. Maria Callas s’est effondrée dans son immense appartement parisien et meurt. Son corps est recouvert d’un drap. C’est ainsi que commence l’histoire de la vie de la diva assoluta, que le réalisateur chilien Pablo Larrain, 49 ans, nous raconte de manière complexe. Et c’est sur cette image qu’elle se termine. Entre les deux, il y a la dernière semaine de sa vie, qu’elle passe chez elle avec un couple âgé, une employée de maison et un majordome. Ils sont parfaitement conscients de la situation dans laquelle se trouve Maria, mentalement et physiquement. Ils s’occupent d’elle – avec beaucoup de retenue – dans son état de dépression et de dépendance aux comprimés. C’est tout sauf facile : car elle est toujours la grande Callas et détermine ce qui est vérité et ce qui est imagination. Elle veut renouer avec les temps anciens, retrouver sa voix autrefois si puissante. Elle y travaille sans relâche, mais sans succès. C’est la tragédie de cette histoire.
Une vie en calaidoscope
Pour son biopic, Pablo Larrain utilise de nombreux flashbacks, remonte aux origines, à Athènes, où Maria grandit avec sa sœur et sa mère. Il met en scène sa première apparition à l’opéra, déjà couronnée de succès. Il nous fait partager la longue liaison de Callas avec Aristote Onassis, le Grec qui ne se lasse pas de souligner qu’il est certes laid, mais très riche. La richesse d’Onassis a impressionné la soprano, bien qu’elle ait entre-temps atteint le sommet de sa carrière. Elle apprécie le luxe, les bijoux, les tours en yacht que lui offre le multimilliardaire. Mais Onassis a tout de même épousé Jackie Kennedy, la femme du président américain.
Images vieillies et floues
Les flashbacks sont en noir et blanc et donnent l’impression d’être constitués d’anciennes images d’archives. Mais ce n’est pas le cas : c’est toujours Angelina Jolie qui joue la Callas – et la façon dont elle la joue est fanstastique ! Ce n’est qu’à la toute fin du film que la vraie Maria Callas apparaît brièvement à l’écran. Il en va de même pour les flashbacks colorés, les différentes apparitions à l’opéra, ses célèbres arias qu’elle chante dans le monde entier et pour lesquelles elle est acclamée, et aussi pour la mise en scène du film, où nous sommes en 1977. Ces prises de vue sont elles aussi vieillies, un peu floues. Au niveau du chant, des enregistrements audio restaurés de Maria Callas, issus de 9 opéras au total, ont été utilisés.
Angelina Jolie
C’est une tâche colossale que doit accomplir Angelina Jolie, 50 ans, dans MARIA. Et elle marque des points à tous les niveaux, y compris sur le plan vocal, qu’elle a dû imiter – et ce, en partie en gros plans. Physiquement aussi, l’actrice américaine se rapproche de la vraie Callas : grande, mince, le visage taillé de manière prononcée. Et puis cette chevelure ! Elle montre ici de manière convaincante qu’elle maîtrise aussi des rôles très éloignés de TOMB RAIDER, MR.&MRS. SMITH ou MALEFICENT.
Conclusion
Impressionnant ce que nous offre Pablo Larrain avec MARIA, lui qui s’était déjà distingué avec les biopics sur Jackie Kennedy et Diana Spencer. Et maintenant la Callas, cette icône mondialement connue qui termine sa vie entre hallucination et réalité et dont on ne sait jamais exactement dans quelle situation on se trouve. Le metteur en scène parvient à entremêler l’histoire de leur vie de manière raffinée et fascinante. Si vous êtes fan d’opéra et que vous aimez la Callas, ne manquez pas ce film. Il est bouleversant d’accompagner ainsi ses derniers jours. Il est cruel de voir comment une méga-star ne peut plus fournir ses prestations au plus haut niveau et tombe dans un vide profond : seule, isolée, oubliée. Quel drame !