Les goûts sont différents, c’est aussi le cas pour les films. Pour notre rétrospective cinématographique de l’année, nous avons donc opté pour une approche délibérément subjective. Nous n’avons pas cherché la meilleure mise en scène, le casting le plus grandiose ou le film au plus grand succès international, mais avons rassemblé nos coups de cœur cinématographiques personnels. Bien entendu, de grands titres ont tout de même réussi à figurer dans la liste, mais aussi quelques surprises … !
Le cinéma en 2024, les coups de cœur de la rédaction !
- Publié le 6. janvier 2025
Coups de cœur 2024
THE SUBSTANCE ose un regard impitoyablement honnête dans le miroir et s’interroge sur les choses que « la femme » est prête à s’infliger. Sous la direction de Coralie Fargeat, Demi Moore fait un retour grandiose à l’écran. Ce body horror féministe est porté par un scénario intelligent, joue avec assurance sur les références cinématographiques et dépasse de manière satirique le cadre du bon goût.- Silvia Posavec
EMILIA PEREZ de Jacques Audiard, doublement récompensé à Cannes des Prix d’interprétation féminine collectif et du Prix du Jury est mon grand coup de cœur cette année.
À la fois comédie musicale d’une modernité époustouflante, épopée intimiste sur la transidentité et thriller sur le milieu des narco-trafiquants au Mexique, EMILIA PÉREZ emporte de bout en bout. La mise en scène et le jeu des actrices sont remarquables. Jacques Audiard prouve une fois de plus son talent de cinéaste à la créativité débordante. – Ondine Perier
ANORA est une comédie fulminante, pleine d’action et de romantisme sur les antagonismes de classe – tout simplement un film délirant avec un Mark Eidelstein fulminant. L’acteur russe de 22 ans est pour moi le nouveau Timothée Chalamet, simplement un cran au-dessus ».- Felix Schenker
Deux « coups de cœur » cinématographiques : alors que la guerre fait rage en Israël, NO OTHER LAND résume avec force, en mots et en images, l’expulsion continue des Palestiniens par les colons juifs et l’armée – avec l’activiste palestinien Basel Adra et le journaliste juif Yuval Abraham. BLACK BOX DIARIES de Shiori Ito documente dans son grand film l’histoire de son viol sur fond de Japon patriarcal et son combat pour la justice contre toutes les résistances politiques et sociales. – Doris Senn
SHIMBHALA de Min Bahadur Bham se déroule dans un décor himalayen grandiose et décrit le voyage d’une jeune femme à la recherche de son mari et de sa propre compréhension de soi. Ce long métrage est un voyage spirituel, au-delà de toutes les conventions. Il impressionne par sa simplicité et son caractère implacable. Un processus de maturation – vers à la fois la libération et la purification. – Rolf Breiner
Il existe d’innombrables films sur l’horreur du régime nazi. Mais ce biopic sur le dernier été de la vie de la résistante Hilde Coppi (1909-1943) et de son mari Hans est différent : le réalisateur Andreas Dresen, avec une grande Liv Lisa Fries en protagoniste charismatique, crée un film d’époque sur la période la plus sombre de l’Europe sans sbires nazis hurlant. Dans IN LIEBE, EURE HILDE, l’horreur se cache plutôt dans l’atmosphère et s’oppose à la volonté de vivre et à l’amitié des jeunes gens qui sont entrés dans l’histoire en tant que groupe de résistance Rote Kapelle (Chapelle rouge) dans des images lumineuses et estivales. Et en passant, le film raconte aussi l’une des histoires d’amour les plus touchantes que l’on ait vues au cinéma ces derniers temps. – Geri Krebs
ARMAND est un mélange explosif de drame et de thriller. Ce long-métrage captivant, dont la réalisation formelle est exceptionnelle, traite de l’impossibilité d’aller vers l’autre en cas de conflit. L’actrice norvégienne Renate Reinsve livre une performance incroyable : désespérée, forte, troublante, sûre d’elle. Le premier long métrage du réalisateur norvégien Halfdan Ullmann Tøndel a été récompensé par la Caméra d’Or au Festival de Cannes. Chez nous, il n’a malheureusement pas vraiment pris son envol – à tort. – Madeleine Hirsiger