Présenté en première mondiale au Festival du Film de Locarno, le premier long métrage de la jeune cinéaste Denise Fernandes y a remporté deux prix prestigieux. HANAMI, qui désigne en japonais la célébration de la beauté éphémère des fleurs, pose un regard critique sur une société en perpétuelle migration et emmène le public dans un voyage à la découverte d’un pays encore peu connu sous nos latitudes.
HANAMI
Point de vue d'une petite fille restée au Cap-Vert qui développe, en grandissant, une relation intime avec la nature et la population de son île.
Biographie de Denise Fernandes (Extraits du dossier de presse)
Représentante d’une nouvelle génération de cinéastes audacieux·euses, le parcours de la réalisatrice Denise Fernandes en est un bon exemple. Née en 1990 à Lisbonne de parents capverdiens, la jeune femme grandit à Locarno et sait tôt qu’elle se destinera à la réalisation. Elle étudie d’abord le cinéma au Conservatoire international des sciences audiovisuelles (CISA) de Lugano, de 2008 à 2011, avant de s’envoler pour la lointaine Cuba, où elle poursuit sa formation à l’École internationale du cinéma et de la télévision (EICTV). Denise Fernandes décrit ses études sur l’île comme une sorte de bulle surréaliste, une expérience qui a fortement marqué son regard et à laquelle elle doit sa prédilection pour les récits qui ne sont pas ancrés dans le réel. Cette évolution est apparente dans ses trois premiers courts métrages. Alors que les protagonistes de son premier opus UNE NOTTE (2011) se confrontent progressivement aux questions de la vie pour finir par s’en émanciper, PAN SIN MERMELADA (2012) aborde le sujet de la mort à travers les yeux de deux jeunes sœurs. Son troisième court métrage, IDYLLIUM (2013), raconte le passage à l’adolescence, sous un angle poétique et loin de tout réalisme. Au penchant de Denise Fernandes pour le fantastique s’ajoutent une grande sensibilité dans sa manière de représenter la nature et un talent pour composer des images sobres mais saisissantes. Denise Fernandes plus tard dans sa ville natale de Lisbonne pour se consacrer à son nouveau court métrage NHA MILA (2020), dans lequel elle évoque pour la première fois ses origines capverdiennes. Le film raconte le retour au pays d’une jeune femme capverdienne et le fossé émotionnel qui s’installe après une longue absence. La réalisatrice poursuit cette thématique dans son premier long métrage HANAMI, dont elle écrit le scénario en parallèle. Pleinement consciente du risque normatif que comporte son travail, Denise Fernandes assume pleinement la responsabilité de l’image qu’elle donne du Cap-Vert, sans pour autant l’imposer au public. Elle a en tout cas convaincu l’équipe de programmation du Locarno Film Festival 2024, puisque « Hanami » a été présenté en première mondiale dans la prestigieuse sélection Concorso Cineasti del Presente.
HANAMI | SYNOPSIS
Sur une île volcanique isolée que tout le monde veut quitter, Nana apprend à rester. Sa mère Nia a émigré peu après sa naissance et Nana grandit dans la famille de son père. Lorsqu’elle est prise de fortes fièvres, on l’envoie se faire soigner au pied d’un volcan, où elle découvre un monde suspendu entre rêves et réalité. Des années plus tard, alors que Nana est adolescente et profondément enracinée à sa terre, Nia revient et fait face aux conséquences de son long exil.
INTENTION DE L’AUTEUR
« Quand j’étais enfant, je remarquais que le Cap-Vert, à cause de sa petite taille, était souvent
omis des cartes du monde et des globes terrestres. Pour le rendre visible, j’ai fait du Cap-Vert et de ses habitants le thème central de mon premier long métrage. HANAMI naît d’éléments
matériels et immatériels, d’histoires et d’expériences, qui font partie de la vie de nombreux Cap-Verdiens. Souvent, ceux qui partent rêvent de revenir et ceux qui restent rêvent de partir. Le lien qu’HANAMI entretient avec le Japon se veut significatif mais aussi ludique, car, tandis que le monde dans lequel nous vivons est défini par ses frontières, dans ce film, elles sont éthérées.» – Denise Fernandes (Dossier de presse)