Le thriller australien DANGEROUS ANIMALS de Sean Byrne a été présenté en première mondiale à la prestigieuse Quinzaine des Cinéastes lors du Festival de Cannes 2025. Avec un casting solide, dont Hassie Harrison et Jai Courtney, le film allie cinéma de genre et finesse stylistique. Byrne reste fidèle à sa réputation de réalisateur d’horreur innovant – sans compromis, sombre et avec une bonne dose d’humour noir.
DANGEROUS ANIMALS
DANGEROUS ANIMALS | SYNOPSIS
Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…
DANGEROUS ANIMALS | AUTRES AVIS
«Excellente surprise, le troisième long-métrage de l’Australien revitalise un genre horrifique essoré, avec un tueur en série qui utilise des requins pour tuer ses victimes…» – Le Monde | «C’est là un parcours heureux pour un thriller d’horreur ingénieux, fertile en humour noir et en gore bien juteux.» – Le Devoir
NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR
«C’était un rare mélange entre un film de requins et un film d’horreur autour d’un tueur en série. Un concept à fort potentiel qui pouvait séduire un large public et faire la différence. Cependant, plus j’y pensais, plus je me disais, avec enthousiasme, qu’on avait la possibilité de faire un film de requins dans lequel l’animal n’est pas l’ennemi tout désigné. […] Je me suis dit que si LES DENTS DE LA MER avait fait du requin un monstre, notre projet pouvait être le film – qui s’est fait longtemps attendre ! – susceptible de corriger une idée cruelle et préconçue sur les requins et de désigner le vrai monstre : l’homme.»
DANGEROUS ANIMALS | CRITIQUE
Par Ondine Perier
Frissons en eaux troubles
Présenté à Cannes et accueilli par un bouche-à-oreille dithyrambique, DANGEROUS ANIMALS de Sean Byrne s’impose comme un thriller horrifique aussi efficace qu’élégant. Porté par une mise en scène ciselée, une photo somptueuse et un casting magnétique, le film s’amuse à revisiter les codes du genre avec une énergie contagieuse.
Un conte cruel en pleine mer
Tout commence par une croisière en apparence banale : un couple de touristes embarque pour une plongée en cage avec les requins, sous la houlette de Tucker, skipper charismatique au dos balafré, hanté par une rencontre passée avec un squale. Très vite, l’expérience vire au cauchemar. Le capitaine bascule dans la folie et s’en prend violemment au couple, piégeant ses passagers en haute mer. Cette séquence d’ouverture haletante donne le ton : DANGEROUS ANIMALS n’a pas peur de choquer, ni de jouer avec les nerfs du spectateur.
Beauté vénéneuse et tension amoureuse
Après ce prologue sanglant, changement d’ambiance : Moses (Josh Heuston), jeune homme ténébreux, croise la route de Zephyr (Hassie Harrison), beauté solaire à l’allure sauvage. Le lien entre eux est immédiat, intense, et le film injecte alors une dose de sensualité dans son récit. Evidemment leur toute croise celle du serial killer Tucker. La romance se mêle au suspense dans un huis clos maritime angoissant, rythmé par une bande-son inquiétante, des scènes nocturnes hypnotiques et des dialogues à double tranchant, comme ce clin d’œil de Tucker : « C’est romantique, mais je préfère les films d’horreur. » On sourit, on sursaute, on est captivé.
Conclusion : une réussite mordante
Sur un cargo rouillé, perdu dans l’immensité de l’océan, Sean Byrne orchestre un ballet de violence et de désir d’une grande maîtrise. DANGEROUS ANIMALS ne révolutionne pas le film de requins, mais il en sublime les codes avec brio. Et même si l’horreur n’est pas votre tasse de thé, difficile de résister à cette œuvre stylisée, troublante et délicieusement immersive.