BISONS | Synopsis
Jeune éleveur de bovins, Steve Chappuis occupe l’essentiel de son temps entre les travaux de la ferme qu’exploite sa mère Mathilde et la lutte traditionnelle qu’il pratique assidûment dans l’espoir de décrocher un jour une couronne à la Fête fédérale. Dans ce coin de campagne du Jura-Nord vaudois où l’hiver enneigé accentue l’impression de paupérisation croissante, mère et fils traversent une période compliquée. Depuis la mort récente de François, le chef de famille, les dettes s’accumulent et mettent en danger la pérennité de l’exploitation. Concentré sur sa passion, Steve préfère ignorer les difficultés où ils se trouvent, sans même remarquer que Mathilde est en train de glisser sur la pente insidieuse de la dépression. Le retour à la ferme du fils aîné Joël, tout juste libéré de prison, remet un peu de baume au cœur de Mathilde. Mais alors qu’elle y voit une régénération du tissu familial, Steve fait preuve d’une hostilité silencieuse à l’égard de ce frère envers qui il nourrit du ressentiment. C’est pourtant Joël, animé d’un volonté de rédemption, qui ouvre les yeux de son cadet sur la situation de l’élevage et lui propose une solution : s’engager dans des combats clandestins en France afin de se procurer la somme nécessaire à l’obtention d’un prêt de la banque. Steve refuse catégoriquement. Puis révise sa position quand Mathilde est d’abord victime d’un burnout soudain. Lorsque ensuite un inventaire de la ferme en vue de saisie éventuelle est entamé après décision de justice. Au pied du mur, Steve se résout à suivre Joël sur la voie de l’illégalité. Prêt dorénavant à se confronter aux déshérités des territoires oubliés de la République. Quitte à mentir à sa mère. Quitte à trahir la confiance de Maurice, son entraîneur de lutte et mentor. Quitte à voir dans les yeux de Lena, la jeune vétérinaire pour laquelle il éprouve des sentiments, naître une forme de répulsion. Au final, Steve pourrait y perdre plus que le patrimoine familial. Il pourrait y laisser la vie. Et ce qui est sans doute pire, y perdre son âme…
BISONS | Avis
«En phase avec l’actualité, mais loin de tout pamphlet simpliste, Pierre Monnard raconte <à l’os>, pour reprendre ses propres mots, l’adversité dont est victime le monde agricole. Tout en filmant des paysages qui nous sont familiers avec une âpreté insoupçonnée, il file via des joutes où tous les coups semblent permis la métaphore saisissante d’une survie très ardue… En résulte un film puissant sur la fragilité du lien fraternel, dont on gardera longtemps en mémoire ces plans, comme rêvés, de bisons dans la neige.» – Arcinfo | «Sans retrouver l’émotion des ENFANTS DU PLATZSPITZ, BISONS a toutefois le grand mérite de visibiliser la détresse des paysans et de montrer à quel point certains sont prêts à dépasser leurs limites pour sauver leur exploitation, à quel point le lien qui les unit à la terre est indestructible.» – cineman