Le moindre détail de ses films est fait à la main et aucun plan de caméra n’est dû au hasard. Ce soin a valu à Adam Elliot une place à part dans le monde de l’animation. Ses personnages en pâte à modeler loufoques sont reconnaissables entre mille et ont toujours quelque chose d’attachant et d’insondable. C’est le cas de la petite Grace qui, dans MEMOIR OF A SNAIL, confie l’histoire de sa vie à un petit escargot …
MEMOIR OF A SNAIL
Le cinéaste oscarisé Adam Elliot revient dans les salles suisses avec son troisième long métrage en stop motion.
MEMOIR OF A SNAIL | SYNOPSIS
À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…
Critique POUR d’Ondine Perier
Comment ne pas tomber sous le charme de ce bijou d’animation en stop-motion signé de l’australien Adam Elliot qui avait déjà conquis la presse et le public avec son MARY and MAX en 2009. Il nous offre ici 90 minutes intenses et jubilatoires en compagnie de la jeune Grace – collectionneuse d’escargots et abonnée aux mauvais coups du destin. Elle se retrouve séparée de Gilbert, son jumeau complice – entre autres malheurs et mésaventures – pour atterrir dans une famille d’accueil peu attentionnée et ce n’est que le début. Mais parfois, la vie réserve de belles surprises : la rencontre inespérée avec Petit-Doigt, une octogénaire fantasque dotée d’un optimisme à toute épreuve. La poésie est omniprésente dans ce film, chaque détail est soigné, les personnages soit d’une drôlerie naïve et touchante ou d’une cruauté inouïe. Cette oeuvre d’un esthétisme minutieux en camaïeu de bruns embarque le spectateur dans un véritable grand huit émotionnel à l’image de celui du Lunapark fréquenté par la petite famille de Gracie. Adam Elliot nous livre un formidable message de résilience et de l’importance cruciale de la rencontre et de l’action pour s’émanciper et s’extraire de la morosité. La voix off berce et captive de bout en bout. Une incroyable douceur en émane même lorsque des faits de grande violence son relatés, témoignant de l’empathie totale du réalisateur pour ses adorables marionnettes. Je défie quiconque de résister au charme ravageur de ces inoubliables personnages ; Gracie, Gilbert et Petit-Doigt en tête.
Critique CONTRE de Doris Senn
Malgré ses figurines en pâte à modeler impeccablement animées, le film n’est rien de plus qu’une reproduction sans relief du brillant MA VIE DE COURGETTE. L’histoire se fane sombrement entre des personnages curieux et se termine là où elle a commencé : dans une coquille d’escargot.