Comme le cinéma suisse doit lui aussi avoir sa place à Locarno, une section spéciale a été créée pour lui. Mais si vous considérez le programme uniquement comme une présentation nationale des œuvres et que vous donnez la préférence au programme de la Piazza ou aux compétitions, vous ratez vraiment quelque chose ! Voici un aperçu du Panorama Suisse et des films que nous vous recommandons particulièrement.
Le "Panorama Suisse" est synonyme de diversité dans la création cinématographique suisse
- Publié le 6. août 2023
Tous les films de la section «Panorama Suisse»
«Big Little Woman» | Nadia Fares | Suisse/Egypte (2022)
«Flores Del Otro Patio» | Jorge Cadena | Suisse/Colombie (2022)
«Foudre» | Carmen Jaquier | Suisse (2022)
«I Giacometti» | Susanna Fanzun | Suisse (2023)
«Jill» | Steven Michael Hayes | Suisse/Allemagne (2022)
«Krähen – Nature is watching us» | Martin Schilt | Suisse/Autriche (2023)
«L’Amour Du Monde» | Jenna Hasse | Switzerland (2023)
«Pipes» | Jessica Meier, Kilian Feusi, Sujanth Ravichandran | Suisse (2022)
«Polish Prayers» | Hanna Nobis – Suisse/Pologne (2022)
«The Land Within» | Fisnik Maxville | Suisse/Kosovo (2022)
«The Record» | Jonathan Laskar | Suisse (2022)
«This Kind Of Hope» | Paweł Siczek | Suisse/Allemagne (2023)
«Until Branches Bend» | Sophie Jarvis | Canada/Suisse (2022)
Foudre
Certains ont souhaité que “Foudre” de Carmen Jaquier remporte le Prix du cinéma suisse cette année. Mais nous nous souvenons que le jury a donné sa préférence au drame alpin “Drii Winter”, qui n’est pas moins exigeant. Les deux films ont en commun leur regard peu conventionnel sur la vie et l’amour dans les Alpes suisses. “Foudre” se déroule aux alentours de 1900 et met en scène la jeune et pieuse Elisabeth. De retour dans son village natal du sud de la Suisse, elle tente de découvrir ce qui est réellement arrivé à sa sœur décédée dans un accident, ce qui éveille en elle des besoins inattendus. Une dynamique malsaine se déclenche, mais personne ne peut plus se mettre en travers de sa route. Une histoire d’émancipation courageuse, peut-être trop audacieuse pour le Prix du cinéma suisse. Mais à Locarno, “Foudre” n’a rien à envier aux films du “Concorso internazionale”.
This Kind Of Hope
Un diplomate apatride – une contradiction en soi. Mais nous vivons une époque où beaucoup de choses qui étaient impensables font désormais partie de notre réalité. “This Kind Of Hope” présente un homme dont la biographie annonçait déjà la crise actuelle. Andrei Sannikov a participé au désarmement nucléaire de la Biélorussie dans les années 1990 et est devenu un ennemi public sous le dictateur Loukachenko. Depuis son exil, il poursuit toutefois son action avec ténacité – le titre du film donne un avant-goût du message programmatique de ce magnifique documentaire de Paweł Siczek. Un film que l’on attendrait également à la “Semaine de la critique”.
Until Branches Bend
Lorsque le film lauréat du Prix de Soleure 2023 a été annoncé, beaucoup ont été surpris : “Until Branches Bend” de la réalisatrice canadienne-suisse Sophie Jarvis serait probablement décrit en anglais comme “querky” – à traduire plutôt par décalé-comique. Une jeune cueilleuse un peu excentrique trouve un étrange insecte dans une pêche, mais personne ne veut croire qu’il s’agit de quelque chose d’anormal ou de surnaturel. Le jury de Soleure a décelé dans ce film un message engagé en faveur de la durabilité. A Locarno, ce film serait en fait un candidat pour le nouveau “Pardo Verde WWF” créé l’année dernière.
L’Amour du monde
Le premier film de Jenna Hasse a déjà été présenté à la Berlinale de cette année dans la section Génération Plus, où il a reçu une mention du jury, et a déjà pu s’imposer dans les cinémas suisses. Et pourtant, ce n’est que justice que “L’Amour du Monde” ne soit pas oublié à Locarno. Dans son premier long métrage, cette réalisatrice prometteuse raconte l’histoire de trois jeunes gens très différents qui, le temps d’un été, se soutiennent, apprennent avec et les uns des autres et trouvent ainsi un nouvel “amour du monde”. En fait, c’est aussi un candidat pour la section “Concorso Cineasti del presente”.
The Land Within
Un jeune homme retourne dans son pays perdu et part à la recherche de ses véritables origines. Alors que les derniers membres de sa famille et ses anciens amis ne voient en lui qu’un revenant ignorant, il parvient à comprendre et à susciter bien plus de choses que les autochtones ne le souhaiteraient. Le talentueux et ambitieux réalisateur kosovar-suisse Fisnik Maxville imagine dans “The Land Within” un récit sur les origines et crée une œuvre visuellement puissante qui rappelle le réalisme magique. Ainsi, son film serait également très bien placé dans le programme de “Fuori concorso”.