Entre visions apocalyptiques, réinterprétations queer de sujets classiques et perspectives féministes sur le pouvoir, le corps et l’identité, le NIFFF explore le pouvoir de transformation du cinéma fantastique. Il associe de nouveaux talents internationaux à des voix établies et montre le genre comme un sismographe des bouleversements sociaux et esthétiques.
Fantastic cinema at the pulse of time
- Publié le 29. juin 2025
Avec 127 films provenant de 42 pays, le Neuchâtel International Fantastic Film Festival célèbre la diversité du cinéma fantastique !
Ouverture, finale et diversité du programme
Le festival s’ouvrira avec le thriller d’intelligence artificielle DALLOWAY de Yann Gozlan et s’achèvera avec la comédie de super-héros coréenne HI-FIVE – entre les deux, le festival déploie sa diversité dans des sections clairement profilées. « Third Kind » explore les marges du genre et rassemble des écritures visionnaires comme le western tragicomique EDDINGTON d’Ari Aster ou le thriller précis CLOUD de Kiyoshi Kurosawa. « Ultra Movies » célèbre l’excès – de l’horreur de requin comme DANGEROUS ANIMALS à l’animation spatiale queer de LESBIAN SPACE PRINCESS. « Amazing Switzerland » et « Classics Reloaded » jettent un pont entre la création locale, les découvertes de l’histoire du cinéma et les nouvelles voix comme Simon Jaquemet avec ELECTRIC CHILD. Des programmes spéciaux comme « Focus Forever Young » ou la « Carte Blanche » à Baghera Jones mettent l’accent sur la société et invitent à la réflexion cinéphilique.
Touch me
Le concours principal
Dans la compétition internationale, 14 œuvres sont en lice pour le prix H.R. Giger « Narcisse » – un panorama de formes narratives visionnaires. Lucile Hadžihalilovic présente dans LA TOUR DE GLACE une métaphore glacée avec Marion Cotillard, Bruno Cattet et Hélène Forzani livrent avec REFLET DANS UN DIAMANT MORT une variation ludique et stylistiquement exagérée sur Bond. TOUCH ME d’Addison Heimann et ALPHA de Julia Ducournau traitent des traumatismes physiques et collectifs, tandis que THE THING WITH FEATHERS, avec Benedict Cumberbatch, aborde le deuil et la culpabilité sous un jour gothique. Dans MOTHER’S BABY, la maternité devient une expérience paranoïaque. Des identités queer et des voix féministes traversent des œuvres comme THE UGLY STEPSISTER – un étrange remix de Cendrillon – ou le manifeste radical de Julia Kowalski QUE MA VOLONTÉ SOIT FAITE. A USEFUL GHOST livre des visions politiquement chargées avec des fantômes de l’histoire thaïlandaise ainsi que la fable kazakhe SASYQ. Des contributions stylistiquement diverses comme le rétrofuturiste OBEX ou le space-opéra ukrainien U ARE THE UNIVERSE élargissent également le genre à des tonalités et des contextes culturels inhabituels. HONEY BUNCH de Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli ainsi que THE HOME de Mattias J. Skoglund ajoutent également des perspectives intimes et sombres à la compétition, entre violence domestique et solitude nordique. La compétition montre un cinéma qui utilise le fantastique non pas comme une fuite, mais comme un outil de réflexion et de résistance.
La tour de glace